Au café Edith Piaf, à Paris, dans le XIXème arrondissement, nous étions assises en terrasse quand Chloé m’a dit "j’ai trouvé un lieu", c’est dans le XIème, rue Sedaine. Elle m’a parlé de sa cuisine, de ses envies, de sa liberté. Derrière ses mots, nous avons entendu j’aimerais un restaurant qui n’en soit pas un, j’aimerais qu’on se sente un peu chez moi, un peu chez soi, un peu chez ses ami·es. J’aimerais ouvrir ou fermer quand je veux, y réunir une équipe qui partage, grandit, explore. J’aimerais qu’on puisse manger assis, debout, qu’on puisse rester une journée entière ou une heure, qu’on s’accoude à mon plan de travail et qu’on papote avec moi quand je cuisine, qu’on puisse fermer les rideaux et danser. Une table d’hôte c’est un chez soi qui devient chez les autres pendant quelques heures. Nous avons dessiné une cuisine qui est aussi un salon, et une salle à manger. Dans la cuisine-salon de Chloé Charles, on boit un verre, on goûte, on papote, on est chez elle. A table, on est surtout chez nous. Un filtre de perles de buis nous protège des regards de la rue. LAGO n’est pas un restaurant, c’est un peu une maison.